Comme c’est le cas pour nous, nos chiens et chats voient leurs cerveaux s’altérer sous l’effet du vieillissement. Ce processus est plus marqué pour le chien que pour le chat. A partir de l’âge de 7 ans, en moyenne, chez le chien, on assiste à l’intensification du dépôt d’une substance toxique dans les neurones, la substance béta-amyloïde, et à l’altération de différents éléments de l’architecture tissulaire du cerveau. Chez le chat, ce processus semble plus tardif et commencerait plutôt après 10 ans. Dans les deux cas, il conduit progressivement à la mort des neurones, comme chez l’homme, dans les démences dites séniles et dans la tristement célèbre maladie d’Alzheimer. Cette dégénérescence progressive s’accompagne d’altérations des fonctions mentales, avec un impact tout particulier sur le contrôle des émotions et sur la mémoire.
Dans un premier temps, tout est assez discret, papy chien se trompe de porte pour aller faire sa sortie hygiénique dans le jardin, mamy minette ne trouve plus la porte de placard qui donne accès à ses friandises préférées, puis tout rentre dans l’ordre pour quelques jours, avant de se reproduire et de durer plus longtemps. Nos compagnons en période de troisième âge, vont compenser pendant plusieurs mois ou années, avant que les troubles n’éclatent vraiment au grand jour.
Parmi les éléments qui vont provoquer cette décompensation, le stress, notamment par désorganisation des habitudes, est une cause fréquente. Vous qui n’étiez à la maison que le matin et le soir, 5 jours par semaine, vous voilà présent toute la journée, et de surcroît avec les enfants, votre conjoint… Ce remue-ménage est compliqué à gérer pour papy Dog et mamy Cat. Vous avez alors revécu quelques curieuses bêtises qui n’étaient plus que de vieux souvenirs. Pipis et/ou crottes dans la maison, gémissement la nuit ou arrivée tonitruante en pleine nuit, mais aussi, parfois, des manifestations de mauvaise humeur, d’irritabilité. On peut même observer une diminution sévère de l’activité, un repli sur soi.
Ces symptômes ne doivent pas être pris à la légère. Ils signent le début de troubles reliés au vieillissement cérébral et non pas une passade ou une conséquence normale de l’âge. C’est le bon moment pour traiter. Aucun traitement actuel n’est curatif, nous vivons les mêmes limitations qu’en médecine humaine. Mais, nous disposons de traitements qui permettent de moduler, de retarder le processus en cours et de conserver une meilleure qualité de vie. Il faut donc consulter sans tarder votre vétérinaire qui saura s’il est nécessaire de vous adresser à un spécialiste.